La campagne de financement est un enjeu majeur dans les organisations à caractère philanthropique d’aujourd’hui. Certains la voient comme une redistribution autonome des richesses et d’autres la voient comme du colportage. Elle est néanmoins une nécessité, voire une question de survie pour beaucoup d’organismes à but non lucratif. Or, l’axe de communication au sein de ces campagnes est, selon moi, un enjeu majeur. 

Nous avons tous déjà donné de l’argent à un organisme suite à une campagne de financement. Nous l’avons fait parce qu’on nous l’a demandé et puis parce que nous avons tout de même reconnu le besoin. On nous a demandé de l’argent, alors nous avons simplement donné de l’argent. Toutefois, selon Abraham Maslow, célèbre psychologue américain, l’être humain a un besoin d’accomplissement. En valorisant le rôle du donateur, et ce au même titre que celui d’un partenaire financier institutionnel, on lui donne le sentiment d’accomplir quelque chose et qu’il ne fait pas que donner de l’argent de façon désinvolte. J’estime qu’il est avantageux de solliciter l’adhésion et l’engagement d’un donateur afin de faire de lui une réelle partie prenante dans la mission d’un organisme. Comme une entreprise a intérêt à générer l’engagement de ses investisseurs en les faisant participer au processus décisionnel, un organisme à but non lucratif a également le même intérêt. Cet implication consolidera son adhésion envers l’organisme, sa mission, ses objectifs et surtout envers ses usagers.

Une campagne de financement devrait être entre autres, selon moi, un outil de communication qui entretient un lien d’adhésion et de participation entre l’organisme et les donateurs. Je dirais même que lors de ses campagnes, l’organisme devrait axer ses communications sur ce que les dons ont permis de réaliser, valorisant ainsi la participation du donateur.

Bref, le donateur non mobilisé risque de diminuer sa contribution ou de choisir une autre cause, parce qu’il a l’impression qu’il n’est pas une partie prenante de la mission.

– Ronald Lepage, directeur de La Sortie