Qu'est-ce que l 'INTÉGRITÉ ?

Elle est l’équilibre entre ce que nous pensons,
ce que nous disons et ce que nous faisons.

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NOTRE PHILOSOPHIE D'INTERVENTION

Chaînes: Brisons les avec La Sortie - Chains: Let's break them with The Way Out
Chaînes: Brisons les avec La Sortie - Chains: Let's break them with The Way Out

À La Sortie, nous sommes fiers de l’approche et de la philosophie d’intervention que nous offrons.

L’exploitation sexuelle est une forme d’esclavage où des êtres humains font l’objet d’un commerce à des fins d’utilisation sexuelle. Les victimes (en majorité des femmes et des jeunes filles) sont recrutées, transportées, transférées, hébergées ou réceptionnées par la force, la menace d’un recours à la force ou par une autre forme de contrainte. L’exploitation sexuelle peut se faire à l’échelle nationale ou internationale. La participation des victimes est majoritairement involontaire, car même lorsqu’il y a consentement, il est obtenu par la fraude, la tromperie, l’enlèvement, l’abus d’autorité, ou il découle d’une situation de vulnérabilité.

Bien que notre mission se limite à de l’intervention individuelle et que nous ne fassions pas de défense de droit, nous soutenons toutes initiatives ou toutes organisations promouvant l’abolition de l’exploitation sexuelle.

La prostitution est la pratique d’activités sexuelles en échange d’argent, de biens ou de services, principalement pour des motifs autres que ses propres besoins sexuels et affectifs. Outre la prostitution de rue (la forme la plus visible de prostitution), la prostitution englobe plusieurs types d’activités liées à l’industrie du sexe : les massages érotiques, les escortes, les danses nues et les danses contacts, la pornographie, les services de lignes érotiques et, plus récemment, le cybersexe.

D’un point de vu clinique, elle est une tentative d’adaptation face à une « carence », à une tension ou à un « malaise » émotionnel, mental, physique ou spirituel d’un individu. La personne cherche à apaiser des tensions (internes-externes) en se rendant dépendante de cette habitude de vie ce qui, finalement, l’amène à subir de l’exploitation, un état où elle est en perte d’autonomie et de liberté. Par exemple :

  • une femme qui a été poussée à se prostituer pour plaire à un proxénète (besoin de sécurité et affectif);
  • une femme qui est incitée à la prostitution pour subvenir à ses besoins (besoin physiologique);
  • une femme qui maintient sa participation, car elle se sent valorisée même si c’est uniquement pour le sexe (besoin d’estime);
  • une femme qui développe son milieu de vie et familial à partir des bénéfices de la prostitution (besoin d’accomplissement).

La conception biopsychosociale de l’individu adopte une orientation d’intervention globale et est utilisée afin de favoriser une modification de la structure inconsciente, consciente ou comportementale de la participante à travers un processus thérapeutique. Cette visée permet de saisir les réalités biologique, psychologique et sociale de la participante et de les modifier en fonction de la satisfaction de ses besoins et de tout ce que comporte la vie dans son ensemble, pour que la participante soit en harmonie avec son environnement ainsi qu’avec elle-même.

La dépendance : dans la mesure où le bien-être d’un individu est le résultat d’un équilibre-déséquilibre entre l’une ou l’autre des sphères de vie (bio-psycho-sociale) d’un individu, la dépendance aux drogues et à l’alcool ou à toute forme de codépendance reliée se traduit donc par la manifestation d’une « carence », d’une tension ou d’un « malaise » émotionnel, mental, physique ou spirituel d’un individu.

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L’individu cherche à apaiser des tensions (internes-externes) en se rendant dépendant d’une substance ou d’une habitude de vie, ce qui a finalement comme conséquence d’entraîner la perte d’autonomie et de liberté chez l’individu.

En d’autres mots, la dépendance est définie comme le symptôme d’un déséquilibre dans la relation d’un individu avec lui-même et son environnement. Elle est un moyen coûteux qui exacerbe les difficultés d’adaptation privant ainsi l’individu de la recherche de solutions plus appropriées ou efficaces pour gérer ses difficultés. Sous cet angle, il importe de souligner que La Sortie ne considère pas la dépendance comme le résultat d’une maladie de type purement organique ni comme une forme de vice moral, un manque de volonté, une allergie à la substance ou encore comme un problème purement génétique.

L’intervention féministe favorise l’égalité entre les sexes et prend en compte la réalité que les femmes ont des besoins différents de ceux des hommes. Ces principes orientent notre approche et notre philosophie d’intervention :

• les femmes ne sont en aucun cas considérées responsables de la violence subie;

• les femmes ont droit à l’autonomie, au respect et à la liberté;

• les femmes ont le potentiel et les habiletés pour diriger leur vie et prendre des décisions dans leur intérêt;

• aucune forme d’intervention n’est imposée;

• les choix, les valeurs et les besoins de la participante sont respectés;

• un soutien est apporté aux participantes dans leurs démarches.

Nous reconnaissons également l’intersectionnalité des oppressions, c’est-à-dire que certaines femmes peuvent vivre plusieurs formes d’oppressions reliées à leur statut, leur classe, leur race, leur orientation sexuelle ou leur handicap physique, et que ces formes d’oppressions peuvent les rendre plus vulnérables et à risque de violence sexuelle.

Une intervention apolitique : La Sortie priorise l’aide apportée aux victimes et considère que les enjeux tel que la légalisation de la prostitution et ce qui l’entoure ont un impact limité sur le rétablissement des survivantes. Qu’une femme se fasse exploiter dans un contexte légal ou illégal, l’exploitation infligera à la survivante des blessures nécessitant une aide thérapeutique. L’inquiétude suscitée par ce phénomène découle plutôt des multiples problèmes sociaux et de santé qui peuvent y être associés.

Ce phénomène ne peut donc plus être abordé comme un simple problème de déviance ou de marginalité sociale et commande d’appliquer des actions multiples, variées et intégrées pour mieux prévenir, réduire et traiter les dommages individuels et collectifs qui sont associés aux pratiques de la prostitution. Toutefois, nous soutenons les organismes qui travaillent en faveur de l’abolition de l’exploitation sexuelle.

NOTRE APPROCHE D'INTERVENTION

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La Sortie privilégie une approche globale et de proximité afin de tenir compte de l’ensemble des défis vécus par les participantes et du fait que ces dernières peuvent résider dans plusieurs petits milieux répartis dans toute la région de Montréal. Le travail de proximité est une expression générale et une philosophie d’intervention décrivant le fait de travailler auprès des personnes dans leur milieu naturel, comme le ferait un travailleur de milieu.

L’entrevue motivationnelle : notre intervention est basée sur la responsabilisation de la participante (pouvoir d’agir) et sur son apprentissage de la gestion de ses « problèmes » (acquisition d’habiletés sociales), ce qui aura pour effet de lui permettre de trouver sa place et sa valeur dans la société. Avec l’entrevue motivationnelle (EM), la participante est amenée à trouver ses propres solutions aux divers problèmes qu’elle vit. Les autres parties du programme (séances de groupe et travail communautaire) agissent indirectement sur le « rétablissement et la croissance » de la personne. Il s’agit d’un processus qui est lent et vise le minimum de confrontation. La lenteur du processus est un actif. Celles qui acceptent le rythme progressent, celles qui s’attendent à « des solutions miracles, rapides et sans douleur » nous quittent… et reviennent.

L’EM s’inscrit dans une perspective de réduction des méfaits et d’humanisme. Brièvement, l’EM est une approche d’intervention centrée sur l’individu, qui vise à augmenter la motivation intrinsèque au changement d’un comportement ciblé, en favorisant chez la personne l’exploration et la résolution de son ambivalence. En pratique, l’EM repose sur quatre principes d’intervention favorisant le changement :

  • exprimer de l’empathie par un style centré sur la personne et une écoute réflective qui favorisent un climat d’acceptation inconditionnelle de l’autre;
  • développer la divergence, c’est-à-dire mettre en lumière et amplifier la divergence entre le comportement de la participante, ses valeurs de référence et ses objectifs, tout en favorisant la résolution de l’ambivalence, en aidant la participante à se mobiliser en vue du changement;
  • « rouler » avec la résistance, c’est-à-dire éviter la confrontation, reconnaître que la participante est la première source de réponse et de solution à ses difficultés, et proposer des idées plutôt que de les imposer;
  • renforcer le sentiment d’efficacité personnelle en attribuant à la participante le mérite de ses possibilités et de ses capacités de changement.

Un programme personnalisé : il n’y a pas de compétition ni d’échec, mais plutôt un défi personnel à relever, une valeur à trouver avec l’atteinte du succès. Par conséquent, nous tenons compte de plusieurs réalités dont l’itinérance, la dépendance, la santé mentale, etc. De plus, le développement d’un esprit communautaire respectueux des autres permet à la participante de mieux comprendre la réalité de la vie en société, l’importance de la responsabilisation, la nécessité du respect des autres et sa propre valeur en tant qu’être humain. Il ne faut pas que « l’autre » soit perçu comme une menace, mais comme quelqu’un qui peut aider.

 

Voilà notre philosophie d’intervention!

 

Pour connaitre le processus de traitement des plaintes, cliquez sur ce lien:  Processus de traitement des plaintes