Cette année, Pascal, notre développeur web, a réussi à obtenir une commandite de la part de Google pour que nous aillions accès à des publicités gratuites. Ainsi, un internaute peut maintenant atterrir plus facilement sur le site web de La Sortie à partir d’une recherche en ligne par mots clés qui représentent le contenu de notre site web. Pour nous, cette commandite signifiait principalement une visibilité accrue sur le web, une bonne nouvelle pour permettre aux victimes d’exploitation sexuelle de nous retrouver encore plus facilement.

Lors d’un récent meeting d’équipe, Pascal a fait ressortir les mots clés qui ont amené les gens à notre site. Entre autres, les termes « j’ai besoin d’aide pour sortir de la prostitution » figurait au top de la liste. D’autres recherches par termes, tel que « association aide prostituées», « comment se sortir de la prostitution », puis « aide au prostituée », parfois écrit dans un français qui fait grimacer la linguiste en moi. Mais les recherches tel que « organisme pour sortie une fille de la prostitution » et « Québec aide se sortir prostitution masculine » ne sont pas tout ce que l’on a découvert grâce à l’outil de Google.

Alors que Pascal nous présentait les résultats de recherche, c’est l’autre part des résultats de recherche qui nous a tous laissés sous un tout autre sentiment ; un malaise profond.

Figurez-vous qu’une bonne part des gens qui ont trouvé notre ressource web ont tapé les mots suivants sur le moteur de recherche Google (notez qu’encore une fois l’orthographe n’est pas révisé) :

• comment trouver des prostituées sur internet
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Ce qu’on comprend ici, c’est qu’il y a beaucoup de clients qui recherchent à booker des services sexuels en ligne. Si jadis on trouvait des annonces dans les pages à la fin des journaux, aujourd’hui c’est un vaste étalage de services sexuels que l’on retrouve sur le web.

Cet article de notre blog mensuel a deux buts : nous voulons amener ceux qui nous soutiennent dans notre mission à prendre conscience encore plus de l’état des choses en matière de prostitution au Québec. Si parmi les résultats de recherche les plus probants figurent ceux écrits par des gens qui essaient de recruter des prostituées locales, ça en dit long, et encore plus en temps de pandémie.

Le second but de cet article, c’est de s’adresser directement aux clients. À vous qui êtes tombés sur notre page web par accident, à vous qui cherchez à acheter un moment d’intimité avec une femme ou un homme et faites des recherches en ligne pour trouver ce dont vous croyez avoir soif : n’oubliez pas l’état des faits en matière de prostitution au Québec et partout dans le Monde. Les faits parlent pour eux-mêmes : 90 % des femmes de l’industrie souhaitent en sortir. L’âge d’entrée dans la prostitution est de 14 ans au Québec.

Je n’écris pas ces mots pour vous incriminer de chercher des prostituées mineures, car au final, ce qu’il importe de comprendre, c’est que les femmes que vous croyez gratifier monétairement pour leur intimité même si elles sont majeures sont souvent entrées dans la prostitution alors qu’elles étaient des enfants. Elles sont souvent issues de foyers d’accueils, centres jeunesses, sans parler des femmes immigrantes sans permis de travail qui elles aussi sont en position de vulnérabilité.

Je vous écris aujourd’hui avec mon cœur, vous recommandant simplement une minime réflexion orientée vers la compassion.

Ces femmes que vous cherchez, elles ne sont pas des machines à sexe qui ne ressentent rien. Ce sont des êtres humains qui ont eu un parcours de vie difficile. Et même si vous croyez bien faire en laissant un généreux pourboire, et en étant sobre, polis, propre, en agissant en véritable gentleman : n’oubliez pas que vous participez à une réalité qui n’est pas tout à fait remplie de gentlemen.

Ces femmes ne sont pas perdues à jamais. À La Sortie, nous les aidons dans chaque pas de la réinsertion sociale, c’est-à-dire que nous sommes avec elles pour les guider et les appuyer dans chaque étape qui mène à leur indépendance financière hors de l’industrie du sexe. Il leur faut faire ou refaire les pièces d’identité valides au Canada. Il leur faut trouver un logement qui sera le leur et non celui d’un proxénète, une formation dans un domaine qui les intéresse, puis un travail dans ce domaine, un cercle social positif, des habitudes de vie saines… et j’en passe.

Pour plus d’information sur qui est La Sortie et notre mission je vous invite à consulter la section À Propos de notre site web.