Une recherche identifie les besoins et préférences en matière de logement des femmes et des filles de l’industrie du sexe

 

Montréal, le 20 mai 2019 – L’organisme de bienfaisance La Sortie annonce la conclusion du projet Horizon, dont l’un des objectifs était de voir au développement de modèles d’intervention en logement efficaces pour les victimes d’exploitation sexuelle, en se basant sur des données probantes.

À cet effet, en 2017, La Sortie a mandaté Mourani-Criminologie, une firme québécoise de criminologie offrant notamment des services de recherche, afin d’entreprendre une étude sur les besoins et préférences en logement des femmes et des filles de l’industrie du sexe. Forte d’un échantillon de 548 répondantes, cette recherche apporte un éclairage important, entre autres, sur la situation résidentielle des femmes et des filles de cette industrie. Elle met aussi en lumière leurs préférences en matière de logement. Une séance d’information se tiendra le 22 mai prochain à 10 h à l’hôtel InterContinental, 360 Saint-Antoine St W, Montreal, QC H2Y 3X4, afin de présenter les résultats.

« Nous espérons avec cette recherche que les femmes victimes d’exploitation sexuelle au Québec soient entendues et qu’elles puissent avoir accès à des logements adaptés à leurs besoins. D’ailleurs, La Sortie compte s’appuyer sur les résultats de cette étude pour développer des modèles d’intervention en logement », énonce Ronald Lepage, directeur de La Sortie.

Housing First

« L’approche Housing First m’apparait convenir à ces femmes et ces filles qui sont ou ont été dans l’industrie du sexe. Elle consiste à offrir rapidement aux personnes un logement permanent, et ce, sans condition ni étapes préalables. Dans la majorité des cas, elles sont logées en appartement avec un supplément au loyer, et une équipe mobile assure un soutien en vue d’aider au maintien en logement. Une autre variante de cette approche privilégie le logement regroupé. Cela répondrait aussi à la demande de logement permanent dans un immeuble réservé aux femmes et aux filles en situation de prostitution. » affirme Maria Mourani, présidente de Mourani-Criminologie.

Quelques constats de cette étude :

  • La situation résidentielle des personnes sondées est plutôt précaire et instable. En effet, la grande majorité des répondantes ne vivent pas dans leur propre appartement, maison ou logement subventionné ; plus de la moitié d’entre elles ne résident pas dans leur propre appartement ou maison sans subvention ; et, plus du tiers d’entre elles résident au même endroit depuis moins de six mois.
  • Par conséquent, la majorité des femmes et des filles de l’étude souhaiteraient un logement subventionné (HLM, FOHM) ou avec une subvention au loyer. Elles veulent une stabilité résidentielle à faible coût.
  • Le logement temporaire n’a pas été un choix préférentiel. Ces femmes veulent idéalement des logements permanents.
  • La majorité des répondantes ont rejeté les modèles d’hébergement impliquant une restriction de leur autonomie et ceux pouvant les mettre en cohabitation avec des femmes n’ayant pas été en situation de prostitution.
  • Quel que soit le type de logement, ces femmes souhaitent avoir dans leur immeuble un accès sécurisé (intercom, caméra, etc.) et un gardien de sécurité.

Des besoins réels, des ressources insuffisantes

Les victimes et les survivantes de la prostitution ont à vivre avec des stress post-traumatiques importants. Leurs besoins sont nombreux et les ressources sont insuffisantes, particulièrement en matière de logement. L’accès à un logement sécuritaire et adapté aux besoins de ces personnes reste un enjeu fondamental.

« Ce n’est pas évident quand tu n’as pas de nom… Tu payes cash et tu n’as pas de bail alors tu peux te faire mettre dehors. » Témoigne une résidante de la maison La Sortie, en dénotant ses propres difficultés de logement dans une capsule vidéo[1] réalisée en conjugaison à la publication du rapport de recherche.

Actions futures

Durant la Semaine nationale des victimes et survivants d’actes criminels, du 26 mai au 1er juin 2019, La Sortie mènera une opération de diffusion de cette recherche auprès des ressources québécoises d’aide aux victimes d’exploitation sexuelle. En effet, un nombre croissant d’organismes, tels que La Sortie, affichent leur volonté d’établir des services en matière de logement pour les femmes souhaitant quitter l’industrie du sexe ou encore actives dans le milieu. Une meilleure compréhension des besoins et préférences en matière de logement permettra de cibler les services de façon plus efficace. Suite à cette démarche, La Sortie compte faire appel au programme AccèsLogis de la Société d’habitation du Québec pour construire un immeuble répondant aux besoins exprimés par ces femmes.

 À propos de La Sortie

Fondé en 2013, l’organisme de bienfaisance La Sortie a pour mission d’offrir aide et accompagnement aux victimes d’exploitation sexuelle. La Sortie vise à favoriser une vie fonctionnelle en dehors du milieu de la prostitution, tout en encourageant les femmes à bâtir un avenir inspirant. Les services offerts incluent l’accueil, l’évaluation, l’orientation, l’hébergement, le suivi individuel, des ateliers thématiques et des activités d’intégration sociale. En septembre 2018, La Sortie a ouvert les portes d’une résidence consacrée aux femmes victimes d’exploitation sexuelle dans la région de Vaudreuil-Soulange, la seule à l’heure actuelle dans la province de Québec. Pour plus d’information, veuillez consulter le communiqué[2].

 

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Étude complète : www.lasortie.org/recherche

Source : La Sortie

Renseignements : Ronald Lepage, directeur général

ronald.lepage@lasortie.org

514 236-7255

[1] https://www.youtube.com/watch?v=M2xM33SAnkc

[2] https://www.newswire.ca/fr/news-releases/une-premiere-residence-pour-survivantes-de-lexploitation-sexuelle-verra-le-jour-dans-le-grand-montreal-689662031.html